Réflexion sur le film « Look at me » en lien avec le cours et le livre

Look at me de Sten Baadsgaard est un film qui suit la vie de Helle, autiste profonde au centre la « Maison Jaune ».

Mon impression sur le film

Très poignant, il nous offre pourtant un message d’espoir.

Le début est très difficile, car on découvre une femme qui souffre, qui se frappe et frappe les autres, s’automutile et se cogne la tête constamment dès qu’on la lâche.

Le début du film m’a choqué. Je ne m’attendais pas à voir une personne se faire du mal et être maîtrisée avec force par le personnel du centre.

Cependant, je n’ai pas voulu faire de conclusions trop rapidement et j’ai observé pour comprendre chaque gestes et comportements du personnel, de Helle et de sa famille.

Remettons-nous dans un contexte clair.

Helle a été adoptée, a maintenant la trentaine et vit avec ses parents. Alors qu’elle était considérée par les médecins comme intellectuellement déficiente, Helle a su lire à l’âge de 3 ans. Il était évident pour les parents qu’elle avait une intelligence située dans la moyenne voire supérieure pour certains points spécifiques comme la lecture.

Malheureusement, ses parents deviennent âgés et ont de plus en plus de difficultés à s’occuper d’elle. Helle est involontairement agressive et  donne régulièrement des coups surtout pendant la nuit lorsqu’elle dort avec sa maman. Ils doivent constamment tenir son casque qu’elle porte pendant les déplacements afin qu’elle évite de se cogner la tête et de se blesser.

Helle a peur de ses mains qu’elle considère comme des monstres. Comme beaucoup de personnes atteintes d’un spectre autistique, elle est très angoissée. Elle s’auto-mutile en se grattant le visage, se cognant la tête, se frappant les jambes,…

Elle a été placée dans un hôpital psychiatrique qui ne lui a pas été bénéfique. Après cela, ses parents ont trouvé la « Maison Jaune » où il est possible qu’elle y loge de manière permanente.

Mes réflexions

Pour aider Helle, les professionnels vont utilisé le comportementalisme.

Le principe du Behaviorisme est apparu à certaines personnes de la classe comme de l’atteinte à l’intégrité de la personne, à son identité, à son humanité.

En effet, utilisés des bonbons comme récompense à un bon comportement pouvait paraître choquant car c’est ce système-là qu’on utilise pour dresser les animaux.

Remet-on en question la dignité d’une personne en visant son autonomie par le biais d’une méthode comportementaliste?

Il est évident que certaines personnes pensent faire le bien en utilisant des méthodes choquantes, dévalorisantes pour l’enfant et qu’il arrive que cela lui fasse du mal. Mais est-ce le cas pour Helle? Etait-elle victime des professionnels et de ses parents qui voulaient changer son comportement en la stimulant constamment ou bien se sentait-elle mieux dans sa peau et montrait des progrès significatifs comme ne plus avoir peur de ses mains (qu’elle considérait comme des monstres qui lui veulent du mal et dont elle a peur)?

Après deux ans à la Maison Jaune, des signes qui ne trompent jamais sont apparus : le sourire authentique qui est un preuve de bien être, utilisation de l’humour (qui n’était pas du tout habituel), un comportement moins agressif envers elle-même et les autres.

Je considérerais donc que cette méthode, peut-être trop brutale, lui a permis de s’ouvrir au monde et de se sentir plus à l’aise avec ses mains et son corps. Je pense que pour le bien des personnes en difficulté comme Helle il est parfois indispensable de prendre des mesures qui ne conviennent pas à la majorité de la population mais qui fait ses preuves.

Au contraire, je suis totalement contre l’idée de donner des médicaments et de laisser la personne dans un demi coma la majorité de son temps en attendant la mort qui arrive bien trop tôt à cause des traitements médicamenteux. Laisser une personne sans l’aider à progresser n’est, pour moi, pas une solution acceptable car cela ne résout aucun problème mais ne nous fait que nous éloigner de nos responsabilités et de notre humanisme. Je préfère une solution plus difficile comme utiliser le moyen des récompenses aux bons comportements avec, pour véritable récompense les progrès et l’autonomie du bénéficiaire, que de lui faire oublier tous ses soucis au point qu’elle ne se rende plus compte de son existence à cause des médicaments.

La vie n’est pas rose et cacher ou diluer les problèmes n’aident en rien à faire avancer le monde, la société, l’humanité.

Est-ce pourtant l’unique méthode pour les personnes autistes? Y a-t-il un autre moyen? Que pourrait-on développer dans les années avenirs, peut-être grâce aux nouvelles technologies?

Ce sont des questions qui méritent d’être posées mais malheureusement j’en ai pas (encore) la réponse.

Un lien avec le livre « Pratique de l’intervention individualisée »

Deux points précis ont retenus mon attention :

  • Les renforçateurs
  • L’acquisition du comportement

Les renforçateurs me paraissaient être une évidence. Dans le film, nous retrouvons Helle qui, pour arriver à marcher sans se cogner la tête, va être aider par un renforçateur (expliqué dans le lire) alimentaire. Ce renforçateur est immédiat : dès qu’elle arrive près de l’éducateur il lui donne un bonbon. Cela me rappelle également le passage lu par Irène en classe: Le royaume de Tristan où le petit garçon devait recevoir directement un bonbon pendant qu’il retire son pull.

Les renforçateurs sont primordiaux dans l’acquisition d’un comportement. Cependant, il en existe 4 : alimentaires/primaires, sociaux, activités intéressantes et intermédiaires.

En classe ordinaire, nous utilisons un peu de tout : mais essentiellement le renforçateur social. Chez les petits, les renforçateurs intermédiaires étaient également utilisés mais pour moi, mal utilisés quand j’étais en classe de stage. En effet, l’instituteur donnait les renforçateurs (1 bon point) en fin de semaine. Or, les enfants n’avaient aucun repère :

-Quand est-ce qu’il n’a pas eu un bon comportement qui a pour conséquence qu’il n’a pas eu de bon point?

-Quand est-ce qu’il a eu des bons comportements qui exigent l’acquisition d’un bon point?

Rien n’était répertorié sous forme de tableau continu. Il était donc difficile de savoir si l’un ou l’autre méritaient des bons points. De plus, l’enfant peut penser que c’est une question de « j’ai été gentil ou j’ai été méchant » alors que nous ne voulons qu’un changement dans le comportement. Pour n’importe quel enfant, les bons points seront donnés juste au moment ou tout de suite après le bon comportement (travail en autonomie, aider un pair, ranger son matériel de soi-même,…) avant de déboucher sur une motivation intrinsèque.

Ensuite, nous avons l’acquisition d’un nouveau comportement:

  • par l’imitation
  • par le façonnement
  • par l’enchaînement

Pour Helle, c’est très difficile d’acquérir un nouveau comportement. Chaque geste à faire doit être prévenu par un intervenant afin d’exercer une chaîne de comportement. (Aller de la chambre au jardin).

On travaille également avec elle par façonnement : par exemple : le dessin.

Pour une personne autiste profonde, les difficultés pour apprendre de nouveaux comportements sont présents. Cependant, chaque activité ou comportement mis en place ne peut que l’aider à se sentir mieux, à diminuer les angoisses et à communiquer.

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