Réflexion déontologique

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Au cours de déontologie, nous avons discuté sur des cas spécifiques qui nous amenaient à un dilemme éthique. L’une des problématiques m’a beaucoup interpellée.

Le dilemme concernait un étudiant en orthopédagogie qui travaillait avec un enfant TDA/H de 6ans qui prenait la Rilatine. Le personnel médical, psychologue et institutrice étaient d’accord pour le lui donner. Cependant, la mère et l’étudiant étaient contre. Que faire alors que l’étudiant remarque qu’il y a des effets secondaires lorsque l’on prend le médicament? Que doit-il faire en sachant que la maman est contre la Rilatine?

Nous en avons débattu en classe comme si nous étions dans une concertation bio-éthique et j’ai constaté que notre solution était très radicale car on n’en savait pas assez sur l’enfant et son environnement. En tant que pédagogue nous ne pouvons pas être radical et dire « la rilatine ce n’est pas bien pour les enfants de 6ans ». C’est trop généralisant et hors contexte. C’est comme si on avait apporté des solutions avec une baguettrights-duties-road-banner-showing-against-blue-sky-concept-doing-right-thing-33784516e magique. Ce n’est pas comme ça que je conçois le métier d’orthopédagogue.

Plusieurs points m’ont interpellée:

  • Avons-nous le droit de dire si un médicament n’est pas bien alors qu’il a été prescrit par un pédiatre ou médecin spécialisé?
  • Est-on sûr que cela a des conséquences néfastes sur l’enfant?
  • Les professionnels n’ont-ils pas déjà réfléchi à ce que ça allait procurer à l’enfant?
  • Pourquoi la maman ne veut-elle plus donner la Rilatine? Qu’a-t’elle observé?
  • Quel est l’avis de l’enfant ? Comment se sent-il?

S’il y a vraiment un problème de communication entre la maman et les professionnels, je pense que l’orthopédagogue peut intervenir (de manière  neutre et diplomatique) en se renseignant le plus possible chez chacun et en organisant des rencontres, des conseils entre eux pour comprendre l’avis de la maman et du médecin (+ psychologue, professeur,…) et surtout de l’enfant.

Pour moi, cette situation n’est pas un dilemme mais une situation de cas pratique dans deontologielequel l’orthopédagogue doit savoir intervenir et connaitre sa place entre les équipes péda/médical/paramédical/social, la famille de l’enfant et surtout l’enfant.

En lien avec le cours de monsieur Bastin, nous nous sommes posés la question : qui doit prescrire le médicament: un médecin généraliste ou un médecin spécialiste (Neurologue, pédopsychiatre,…)? C’est un autre sujet qui peut être intéressant à creuser. Un médecin généraliste, est comme son nom l’indique, touche à tout mais n’a pas une spécialité comme un psychiatre ou un neurologue. Est-il apte à diagnostiquer un TDA/H? Je suppose que d’après les explications de la famille, il la dirigera vers un spécialiste qui établira un diagnostic précis avec plusieurs examens avant de prescrire un médicament et des séances chez d’autres spécialistes s’il y avait besoin (logopède,…). Afin d’être au clair avec cette partie, je tire du livre « Accompagner l’enfant atteint de troubles d’apprentissage » de Marie-Jeanne Petiniot (2015, Lyon : Chronique Sociale) ce passage à la page 162:

Le diagnostic du TDA/H est généralement élaboré par un neuropsychologue qui peut entreprendre par la suite une rééducation des fonctions déficitaire et éventuellement réorienter son patient chez un neuropédiatre en cas de troubles majeurs. Celui-ci pourra prescrire une médication appropriée ou ordonner des examens cliniques plus élaborer (EEG, scanner du cerveau…)

Pour en savoir plus sur le TDA/H, je vous invite vers mon article : https://chaortho.wordpress.com/2017/01/07/troubles-de-lattention-analyse-reflexive/